Skodra, Shkodra, Shkodër.

Skodra, Shkodra, Shkodër

Nous voici depuis deux jours à Shkodra , notre première halte albanaise. Même si l’environnement semble défraichi, notre appartement est super confortable. Comme dit la logeuse : immeuble communiste mais bel appartement.

Hier, nous avions décidé de commencer par le musée photographique Marubi organisé autour de trois générations de photographes : Pietro, Kel et Gegë. Ils ont tous les trois photographié l’Italie, la Grèce et l’Albanie et Gegë a fondé le musée et fait don de toutes les archives et de tout le matériel photographique.

En arrivant dans le musée, nous demandons la réduction senior annoncée sur le tarif, mais la dame de l’accueil nous explique que cette réduction est réservée aux Albanais et elle nous donne le choix entre des entrées plein tarif ou bien la conférence qui a lieu ¼ d’heure plus tard et qui est gratuite et nous pouvons rester ensuite dans le musée autant que nous voulons ! On a pris quoi ? On a pris la conférence…

Nous avons donc eu droit à une visite guidée (et filmée) de l’exposition temporaire par la photographe elle-même : Jutta Benzenberg photographe allemande résidant depuis très longtemps en Albanie. A Chaque image accrochée, elle nous faisait le récit de ce qui avait guidé son objectif, c’était passionnant. C’est une grande artiste, elle a arpenté le pays et photographié des inconnus, des héros, des paysages, mais aussi sa famille.

Après la conférence, nous profitons de tout le fond permanent, le fond Marubi, passionnant lui aussi (n’hésitez pas à visiter le site).

Shkoder

Ensuite, nous voulions aller au musée mémoriel consacré aux heures noires du communisme en Albanie, mais ça fermait à 12h30 le samedi, un peu déçus, nous décidons une après-midi lieux de culte et nous visitons la grande mosquée, l’église orthodoxe et l’église franciscaine.

A la mosquée, nous arrivons en même temps que l’appel à la prière (ce n’est pas un enregistrement, c’est un homme qui chante et il chante vraiment très bien). Les fidèles  arrivent en ordre dispersé et se synchronisent avec l’office, ils sont tournés vers un mur et l’iman en est le plus proche. Nous attendons la fin de la prière dans le fond de la salle et nous faisons une petite visite. C’est une très  grande salle inondée de soleil avec peu d’ornements, mais de jolies calligraphies sur les murs et le plafond.

A l’église Orthodoxe, le gardien nous explique bien gentiment que pour rentrer et faire des photos, nous devons bruler un cierge, ben du coup, on en allume deux (un chacun) avec une petite pièce bien sur. L’église est claire et « gaie »  et l’iconographie tout à fait remarquable.

Shkoder Eglise orthodoxe

Dernière étape de cette après-midi très religieuse, la cathédrale franciscaine. Là, on ne nous demande rien à l’entrée, l’édifice est beaucoup plus austère, plus sombre mais nous trouvons des tableaux  illustrant le martyr des prêtres sous la dictature. Certains sont très évocateurs, on peut y voir le « grand Satan rouge »…

Bien instructif, tout cela !

Aujourd’hui, nous sommes partis en ballade au bord du lac Skada pour voir deux petits villages : Shirokë et Zogaj. Shiroke est un petit village charmant où les familles de la ville viennent prendre l’air de la campagne, c’est bucolique : des troquets, des pêcheurs, des oiseaux et des enfants qui jouent partout.

A Zogaj, c’est autre chose, il s’agit du dernier village avant le Montenegro, la route s’arrête là, on ne peut pas continuer, seuls des sentiers mènent à la frontière. Durant la dictature (jusqu’en 1991), il était interdit de se rendre dans ce village, les habitants ont vécu cette période dans un isolement total. Et là, pas de petites familles citadines en goguettes, la rue principale n’est pas goudronnée et la pêche semble être la seule activité.

Zogaj

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à la forteresse de Rozafa. La forteresse date des Illyriens  elle est encore impressionnante et permet une vue panoramique depuis les remparts. Pourquoi s’appelle-t-elle ainsi ? La légende nous le dit : durant sa construction les murs construits le jour étaient détruits la nuit à cause d’une malédiction, pour rompre cette malédiction il fallait emmurée vivante la femme de l’un des trois constructeurs et c’est Rozafa qui a été désignée. Elle a accepté à condition que des ouvertures soient aménagées dans le mur afin de laisser passer son bras et son sein pour qu’elle puisse continuer à allaiter son bébé !!!

Shkoder vue de Rozafa

Demain nous partons pour Krugë.

2 réflexions au sujet de “Skodra, Shkodra, Shkodër.”

Laisser un commentaire