Deux jours à Gjirokastër, la citée de la grimpette.

Hier, en quittant Permet, nous sommes passés à Benje, les sources d’eau chaude et sulfureuses. Pas très courageux, nous n’avons pas sorti les maillots, mais pas mal de gens se baignaient. Le cadre est joli avec plusieurs bassins naturels et le petit pont Turc.

La route vers Gjirokaster est bonne mais pas large et très sinueuse…

La ville a une histoire particulière : c’est la ville où est né Enver Hoxha, le dictateur, elle a été totalement préservée durant toute la dictature et déclarée « ville musée ». Elle est donc particulièrement bien conservée et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.

Gjirokastër

Mais c’est vers un autre natif de Gjirokastër que notre attention va se porter pour ce premier jour : Ismaïl Kadaré, poète, écrivain de grand talent, il a su dans ses écrits dénoncer les méfaits de la dictature. Il en subira les conséquences (interdiction de ses ouvrages en Albanie, déplacé dans une région montagneuse durant deux années, il est accusé d’incitation à la rébellion), il émigre en France où il obtient l’asile politique puis la naturalisation française. Nous avons visité sa maison natale qui est bien préservée, mais la visite n’offre que peu d’intérêt.

Au hasard de notre promenade dans la vieille ville (qui n’arrête pas de monter et de descendre) et son inévitable grand bazar à touristes, nous écoutons des chants polyphoniques (dans un troquet où les chanteurs semblent avoir bien arrosé leur repas), c’est très beau et surtout très inattendu. Puis petit goûter (on n’a pas encore eu le temps de manger) au salon de thé de la mosquée, délicieux gâteau aux figues.

Aujourd’hui nous partons pour la citadelle et ça MOOOOOONTE !!Mais ça valait le coup de monter, la citadelle est grande, toute l’enceinte est en parfait état et une grande partie des bâtiments existe encore : la tour de l’horloge, les ateliers des artisans, la boulangerie, le mausolée de deux babas Bektâchî… Il y a là une magnifique exposition de canons, la dépouille d’un avion américain, un char d’assaut italien et encore on ne va pas au musée de l’armement !

Du haut de la citadelle la vue est bien évidemment magnifique et embrasse toute la ville, la plaine fertile de la Drina et les montagnes environnantes. Franchement cela valait le déplacement.

Gjirokastër

En redescendant nous passons devant un collège où le distributeur de friandises se présente sous la forme de trois dames lourdement chargées qui vendent aux enfants chips et bonbons au travers des grilles fermées, c’est assez étonnant.

Cette après-midi, nouvelle grosse grimpette pour aller admirer le petit pont Ali Pacha. Moi, je m’arrête avant la fin du sentier qui me semble trop étroit et à flanc de falaise, mais Gillou va jusqu’au bout. Sur le chemin du retour, nous longeons une série de bunkers qui nous semblent être reliés entre eux par des tunnels. Le pays est parsemé de ces constructions (il parait qu’il y en a eu plus de 500000 construits pendant les quarante années de la dictature), mais jusqu’à présent nous ne les avions vu que de loin.

Demain nous repartons vers la mer.

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